Péage de Roussillon (26)
Péage de Roussillon (26)
Maître d’ouvrage : Ville du Péage de Roussillon
Objet : Concours non retenu - Mission de maîtrise d'oeuvre pour la réhabilitation et la reconfiguration globale du bâtiment le Rex (ancien cinéma Art Déco) en Médiathèque Tiers Lieu
Surface : 760 m2
Coût mission : 2 m6 ht
Équipe : Notus mandataire, Cogeci, Procobat, Lea, Epco, Link acoustique, Giroud OPC
La dimension patrimoniale du site s’impose comme une évidence. Le Rex et le groupe scolaire Ollier sont deux témoignages de cet univers Art Déco et forment un ensemble particulièrement intéressant. Cet adressage, face à face, constitue l’originalité de cette séquence sur l’avenue à mettre en scène dans la séquence de l’avenue. La complémentarité avec l’architecture du groupe scolaire ainsi que le traitement de l’espace public composent l’importance du lieu sans devoir exprimer un geste architectural trop bavard.
Les grands principes qui guident notre projet s’inscrivent dans une réinterprétation sans pastiche mais bienveillante et contemporaine de l’Art Déco, de ses codes et de la qualité de cette période. Son expression en rupture avec le « désordre de l’Art Nouveau » et un retour à la tradition classique est une réelle source d’inspiration, mêlé d’influences aussi diverses que le cubisme, l’Antiquité, les Arts de l’Afrique... Ces deux bâtiments de l’avenue sont moins exubérants mais une certaine fantaisie, une élégance et une justesse des lignes de composition sont bien présentes. Nous nous installons dans une volonté de sobriété et d’élégance simple en termes de volumétrie et d’adressage du projet. Le bâtiment est compact et s’aligne sur l’espace public dans les limites de l’emprise foncière du Rex. La façade Art Déco et ses retours sont préservés à l’identique dans le respect de sa silhouette, de ses ouvertures et de ses modénatures affirmées par leur teinte ocre. Ce principe est repris pour l’ensemble du projet, mettant en valeur les reliefs créés. Le projet est guidé par une trame régulière pour rythmer la façade et souligner la verticalité et l’horizontalité (valorisation de la structure mise en relief, des corniches, des alignements des baies, des acrotères…). L’utilisation de la brique s’est imposée comme une évidence pour com-poser une nouvelle modénature comme un bas-relief géométrique imaginé à l’échelle des façades où la brique claire se teinte lorsqu’elle devient relief à l’image de la façade Art déco. Et les façades deviennent un jeu savant de calepinage et de fantaisie pour affirmer la dimension de l’équipement.
Le jeu de formes géométriques simples s’enrichit par la réintroduction de la courbe que cela soit pour les baies créées, l’angle arrondi entre les façades redéfinies ou l’univers intérieur de l’équipement (escalier monumental d’entrée, la forme des passages au sein de la bibliothèque, la salle des contes…). Le fronton de la façade Art Déco devient volume, aligné et étiré entre les deux pignons Sud et Nord. Cette extrusion sur la longueur globale du bâtiment est aussi pensée comme un clin d’œil revisité aux édicules présents en toiture aujourd’hui ou les lanterneaux ajourés de certains bâtiments comme la criée Municipale à saint Quentin (rôle de ventilation du lieu). L’approche n’est pas que formelle en harmonisant les toitures puisque son rôle est essentiel à plusieurs titres comme l’éclairage naturel au sein de la grande salle de la bibliothèque, la ventilation noc-turne, le désenfumage ou l’intégration des locaux techniques. Au Nord, la nouvelle façade ou pignon s’affirme en écho de la façade Art déco au Sud. Elle affirme l’équipement vers le centre-ville, l’entrée du groupe scolaire et sur la voie qui mène vers la gare.