Vaulx-en-Velin (69)
Vaulx-en-Velin (69)
Maître d’ouvrage : Ville de Vaulx-en-Velin
Objet : Concours pour la conception du jardin du planétarium de Vaulx-en-Velin
Surface : environ 1ha.
Coût travaux : /515 000 ht
Équipe : Eranthis mandataire, Eclar, Sitetudes, Notus
Je voyageais de l’infiniment grand vers l’infiniment petit, et de l’infiniment petit vers l’infiniment grand, presque hagard.
Ces voyages initiatiques, qui n’ont plus cessés depuis, m’ont porté vers une prise de conscience déconcertante et enivrante : tout est relié, connecté dans une armature incommensurable.
Tout prenait alors un autre sens.
Cette année là, je montais pour la première fois à l’aiguille du midi et les étoiles dévoraient le ciel à perte de vue. À mes pieds, les cristaux de neige scintillaient et s’amassaient pour dessiner la vallée blanche.
Le projet pour le jardin du planétarium porte le souhait d’évoquer ce parcours qui nous transporte entre la contemplation, l’émerveillement, l’expérimentation et le questionnement.
En observant le ciel profond à l’oculaire d’un puissant télescope, on constate que la plupart des galaxies se rassemblent pour former des couples, des quartets et autres quintets. Certaines se rassemblent dans de gigantesques amas pouvant contenir plusieurs dizaines de milliers d’individus maintenus par la gravité.
Ces regroupements font apparaître un ordre, ici représenté par une succession d’étoiles ou des filaments, là par des amas compacts hiérarchisés, puis là un ensemble de galaxies pour composer “l’horizon célèste immense“, Laniakea. Cette minuscule partie de l’univers converge à des vitesses folles vers un seul point, le Grand Attracteur.
Au plus près de nous, la nature qui nous entoure est l’expression même du mouvement perpétuel et de cette énergie omniprésente qui agite notre réalité de sa plus infime intimité jusqu’à sa plus grande démesure.
Tous ces univers en «poupées gigognes» sont perceptibles dans notre quotidien par cette végétation, par ces arbres qui portent depuis notre nuit des temps le symbolisme et l’idée d’un « cosmos vivant en perpétuelle régénérescence ».
Parce que ses racines plongent dans les profondeurs du sol pour puiser leur nourriture et que ses branches s’élèvent dans les hauteurs du ciel pour chercher la lumière du soleil et l’eau des nuages, l’arbre est universellement considéré comme un symbole vivant des rapports qui s’établissent entre la terre et le ciel. L’arbre est donc un symbole de la vie en perpétuelle évolution.
L’arbre isolé devient bosquet, puis bois, puis forêt à perte de vue.
Ensemble, ils constituent de vastes réseaux et corridors qui se développent dans un équilibre parfois fragile mais orchestré.
La promenade Lénine est le reflet, à son échelle, de cette grande organisation. Elle devient le support métaphorique du projet.
Le jardin du planétarium n’est qu’une partie de cette grande coulée qui traverse la ville. Il est ponctué par ces grands platanes, laissant entrevoir des compositions, des rythmes et des vides, comme des clairières protégées ou de plus grands espaces libres qui tiennent et dessinent le contour de ces compositions.
Notre projet force le trait, et affirme ce qui n’est que suggéré. De nouveaux espaces sont délimités au sol, traduisant soit des compositions paysagères existantes, des micros systèmes interdépendants, ou de nouvelles compositions. L’ensemble se veut varié par leurs formes, leurs ambiances et leurs usages, ainsi que leurs rôles dans le jardin du planétarium.
Ces formes’apparentent à ces Univers-îles, cher à Kant lorsque qu’il décrivait la vision de l’univers.
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